Dr Cowie - Avis Médical Indépendant

État Fibrose pulmonaire
Date de production 28 mai 2012
Nom du médecin Dr R.L. (Bob) Cowie, M.D., MB ChB, M. Sc., FCP (Afrique du Sud), MFOM (R.-U.)

Je vous remercie de me demander d’émettre cet avis médical indépendant. Je vous remercie également pour l’aide que vous m’avez apportée lorsque nous avons discuté au téléphone, plus tôt aujourd’hui. Puisque nous avons établi que la plupart des documents soumis n’étaient pas directement liés à ce cas, ma tâche a été grandement simplifiée!

Malgré la grande quantité de documents, ceux relatifs à la maladie pulmonaire de l’appelant sont peu nombreux (cependant, ils sont probablement pertinents). Dans la documentation reçue, j’ai trouvé un bref rapport concernant une tomodensitométrie de la poitrine de l’appelant, un rapport décrivant ses fonctions respiratoires (aucune donnée fournie) ainsi qu’un rapport histologique portant sur sa biopsie à poumon ouvert. Néanmoins, les données disponibles appuient et confirment un diagnostic de pneumonie interstitielle courante, aussi connue sous le nom de fibrose pulmonaire idiopathique. Le caractère idiopathique signifie que la cause de la maladie demeure inconnue.

De façon typique, les lésions sont principalement périphériques (en bordure du poumon) et sont plus prononcées à la base de l’organe. L’alvéolage, la bronchectasie (de traction) (sur l’image du tomodensitogramme), le foyer fibroblastique et l’étonnante convergence de zones très anormales avec les zones normales du poumon sont tous des signes caractéristiques qui coïncident avec ce diagnostic et qui se trouvent également parmi les descripteurs utilisés dans l’histologie ainsi que dans les rapports de tomodensitométrie. Le revêtement alvéolaire (la plèvre), de manière typique, n’est pas atteint. Cependant, le poumon, immédiatement en dessous, est grandement affecté.

Une apparence similaire n’a été décrite que dans l’une des maladies pulmonaires professionnelles (environnementales) : l’amiantose. Dans les cas d’amiantose, il est courant de retrouver une exposition évidente, intense et prolongée à l’amiante, de détecter une maladie pleurale associée – dans la plupart des cas, des plaques pleurales – et de noter ce que l’on nomme des corps amiantosiques lors de l’examen histologique du poumon. Dans le cas actuel, aucune de ces caractéristiques n’a été observée.

La fibrose pulmonaire, lorsqu’elle est associée à d’autres maladies comme l’arthrite rhumatoïde, peut ressembler à la fibrose pulmonaire idiopathique lorsqu’elle atteint son stade final. L’affection sous-jacente est toujours évidente à ce stade et aucune n’est apparente dans le cas qui nous occupe.

D’autres formes de fibrose pulmonaire comme celle liée au noir de carbone (graphite) ou au charbon se distinguent nettement, par leur aspect, de la fibrose pulmonaire idiopathique.

Selon un point de vue minoritaire, toute poussière respirée peut aggraver, voire causer la fibrose pulmonaire idiopathique, mais aucune preuve actuelle n’appuie ce point de vue.

La fibrose pulmonaire idiopathique est une maladie qui affecte plus souvent les personnes âgées et comme la population est vieillissante, nous constatons une augmentation du nombre de cas. Il est reconnu que des antécédents familiaux de fibrose pulmonaire peuvent contribuer à l’apparition de la maladie, mais ces cas ne représentent qu’une très petite partie du nombre répertorié. Chez les individus du même âge que l’appelant, la maladie touche 250 personnes sur 100 000 et affecte plus souvent les hommes que les femmes.

Je conclurais que les preuves pour confirmer le diagnostic de fibrose pulmonaire idiopathique (pneumonie interstitielle courante) sont claires. Aucune des substances auxquelles l’appelant a été exposé dans le cadre de son travail en tant que membre que l’équipe d’identification n’est reconnue pour causer ce type de fibrose pulmonaire. Il est donc peu probable que sa maladie pulmonaire ait un quelconque lien avec son ancienne profession.

Pour répondre à vos questions :

1. Non, la fibrose pulmonaire n’a pas été causée par son exposition professionnelle à diverses substances.

  •  
  • et
  • Certaines substances (noir de carbone) servant à la dactyloscopie, lorsqu’elles sont utilisées en quantités grandement supérieures à celles décrites dans le cas qui nous occupe, peuvent causer une fibrose pulmonaire. Il ne s’agit cependant pas du même type d’affection que celle qui touche l’appelant.
  • De nombreuses substances pouvant causer la fibrose pulmonaire n’auront aucun effet immédiat sur la personne exposée et la maladie peut demeurer en latence pendant plusieurs dizaines d’années avant de se manifester.
  • Une période de latence de 31 ans n’est pas inconcevable; ce fait a même été documenté dans l’exemple concernant l’exposition à l’amiante et l’apparition de l’amiantose (fibrose pulmonaire).
  • La probabilité que sa maladie soit reliée à d’autres causes qui ne sont pas attribuables à son service est faible.
  • Il est peu probable que sa maladie soit liée à une exposition professionnelle à des produits chimiques.
  • Il s’agit d’études pertinentes qui ne parviennent tout simplement pas à démontrer de relation entre ces expositions et la fibrose pulmonaire. À une certaine époque, l’aluminium était administré par inhalation dans le but de prévenir la fibrose pulmonaire causée par la poussière de silice! Des études ont montré que l’aluminium, sous certaines formes, pouvait causer la fibrose pulmonaire. Le type de fibrose engendré diffère cependant de celui présenté ici par la distribution et la forme des lésions. Aucun risque significatif de fibrose pulmonaire n’a été soulevé par les petites quantités d’aluminium utilisées ici.
  • Avec le temps, une cause de la fibrose pulmonaire idiopathique pourrait ressortir des facteurs examinés, mais jusqu’à présent, les multiples données étudiées n’ont pu révéler que la cause ni même qu’un facteur contributif important provenait d’une exposition ambiante à des substances. Il s’agit d’une maladie de plus en plus courante et bien qu’il soit tout à fait compréhensible que l’on veuille y trouver une cause indemnisable, aucune donnée n’appuie l’hypothèse d’une cause particulière.

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Robert L. Cowie, MB ChB, FCP (Afrique du Sud), M.D., M. Sc., MFOM – Médecine respiratoire

Éducation

  • MB ChB : Université du Cap, Afrique du Sud, 1962
  • FCP (Afrique du Sud) : Collège de médecine de l’Afrique du Sud, 1968
  • M. Sc. : Épidémiologie et biostatistique, Université McGill, Montréal, QC, 1987
  • M.D. : Université du Cap, Afrique du Sud, 1988
  • MFOM : Faculté de médecine du travail, Royal College of Physicians, Londres, Angleterre, 1988

Nominations professorales

  • Professeur de médecine, division de médecine respiratoire, Université de Calgary, Calgary, Alberta, 1995 à aujourd’hui
  • Professeur, département des sciences de la santé communautaire, Université de Calgary, Calgary, Alberta, 1995 à aujourd’hui
  • Responsable de la division de médecine respiratoire, Université de Calgary, Calgary, Alberta, 1997 à 2003.

Affiliations hospitalières

  • Hôpital Foothills, Calgary, AB

Affiliations professionnelles

  • American Thoracic Society
  • British Thoracic Society
  • Société canadienne de thoracologie
  • Collège de médecine de l’Afrique du Sud
  • European Respiratory Society
  • Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires
  • Royal College of Physicians, membre de la faculté de médecine du travail

Publications

Le Dr Cowie a rédigé un bon nombre d’études de recherche scientifique et de manuels portant sur l’asthme, la tuberculose et l’épidémiologie des maladies pulmonaires professionnelles. En 2002, il a reçu le prix Lorraine d’excellence de l’Association pulmonaire de l’Alberta.

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